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Bienvenue à toi, cher visiteur perdu dans les méandres du net

 

 

Doom Generation. 
Réal: Gregg Araki, France- USA, 1995.

"Je me sens comme un hamster coincé
dans le cul de Richard Gere"


  Alors que Jordan White et Amy Blue sont dans leur voiture à parler des problèmes de leur génération, la doom generation, du sida, du chômage, de sexualité (bien qu'ils soient alors tous les deux puceaux), un homme ensanglanté est projeté sur le capot de la Chevrolet. Il entre dans la voiture et les supplie de démarrer au plus tôt.
L'homme en sang, vêtu de noir, se nomme Xavier Red, Commence alors pour ce couple d'adolescents un peu marginaux une véritable descente en enfer.


   Après quelques kilométres ensemble, Amy ne supporte plus les remarques de Xavier et elle finit par lui demander de descendre de sa voiture. Une fois débarassé de ce personnage encombrant, les deux amoureux se rendent dans une superette pour acheter de quoi manger. Mais au moment de payer, ils se rendent compte qu'ils ont oublié leur argent dans la voiture. Le vendeur refuse de les laisser partir et sort son fusil en exigeant d'être payé immédiatement. C'est à ce moment là que Xavier sortant de nulle part saute sur le vendeur. Une bagarre s'en suit. Dans la mélée, un coup de feu est tiré, décapitant le vendeur dont la tête se trouve projetée sur un stand de nourriture.


  Les trois héros ne demandent pas leur reste et s'enfuient rapidement. Ils finissent par poser leurs bagages dans une chambre d'hôtel. Amy et Jordan en profitent pour terminer ce qu'ils avaient commencé juste avant que Xavier ne finisse sur le capot de leur voiture: ils baisent dans la baignoire sous les yeux de xavier qui suit la scéne dans l'entrebaillement de la porte.

 

    Epuisé par cette séance de sport en chambre, ils retournent chercher de la nourriture. Mais au moment de payer, le caisier croit reconnaitre son ex petite amie en Amy. Devant l'accueil plus que mitigé de cette dernière qui nie tout en bloc, le caisier sort une arme de derrière son comptoir. Amy démarre en trombe laissant loin derrière cet individu qui jure de la retrouver et de la tuer. Ce ne sera que la la seule personne qu'ils croiseront qui  semblera reconnaitre Amy, ce qui leur vaudra pas mal d'ennui.

     Si  au début, Amy n'aime pas Xavier, elle ne pourra pas résister longtemps au charme de ce bad boy charismatique, et ce malgré la présence de son petit copain à ses côté. Elle ne sera d'ailleurs pas la seule à se laisser tenter par ce jeune homme. Et petit à petit un triangle amoureux se met en place.

"On est pas fait pour ce monde"


   Ce deuxiéme film d'une trilogie intitulée "Teenage Apocalypse" du génialissime Gregg Araki n'a ni queue (quelle dommage ;) ni tête mais il faut absolument le voir, ne serait ce que pour mater le super James Duval qui se découvrira un certain penchant homosexuel.

    Elevé par la chaine musicale MTV, Araki traite dans ce film de la jeunesse insatisfaite, en quête de sensations nouvelles. On peut critiquer le côté violent de certaines scénes mais ici la violence n'a rien de gratuit, c'est le seul moyen pour les trois héros de survivre dans une société où la vente d'arme est garantie par la Constitution. Ce film est un véritable brulot contre l'amérique. C'est étrange qu'il n'est pas fait plus parler de lui. Dans chacun des magasins dans lesquels ils se rendent, de grosses pancartes sont affichés sur les murs: "les voleurs à l'étalage seront exécutés", "Obeissez", "La drogue c'est mal".. Tout ça sous l'oeil des caméras de surveillance. Big Brother is watching you.

La télé est aussi omniprésente, et lorsqu'éclatera la bagarre dans la 1ère épicerie, trois enfants continueront à regarder l'écran de télé comme si de rien n'était.

   Les parents en prennent aussi pour leur grade: Amy avait un père qui arrétait pas de la peloter et quand Jordan essaiera d'appeler chez lui, il tombera sur le répondeur, comme pour rappeler que la communication entre génération ne se fait plus et qu'un enfant qui part dans un mauvais trip c'est souvent parcequ'il n'a pas eu l'écoute nécessaire.

   La scéne finale est d'une provocation inégalée. Alors qu'une radio cassette hurle l'hymne américain, un homme complétement nu avec juste une chausette sur le sexe et une croix nazie peinte sur le torse, étale la bannière étoilée par terre, il y allonge Amy, récite le serment d'allégence avant de lui enfoncer une représentation de la vierge. Amy, Jordan et Xavier sont trois enfants de ce pays en pleine déconfiture et leurs noms respectifs (Blue, White, Red, c'est à dire les trois couleurs du drapeau américain) sont là pour nous le rappeler

   Greg Araki reste fidéle à lui même. Si le film est présenté comme étant "a heterosexual movie" (pied de nez à ceux qui le présente comme un réamisateur gay?), les rapports entre X et Jordan n'auront pas le temps de coucher ensemble, on sait très bien ce qu'ils ressentent l'un pour l'autre.


  "En dépit des aspects un peu pervers de leur sexualité, les personnages sont fondamentalement innocents. Même "X", qui est une sorte d'ange déchu.
   Quand Amy dit dans la voiture que Jordan et elle sont encore puceaux, personne ne les croit parce qu'elle a l'air d'une petite chipie, et pourtant elle est toujours vierge.
   C'est une façade qu'Amy s'est donnée pour se protéger contre le monde hostile. C'est la violence extérieure qui rend encore plus poignante la tendresse qui la lie aux deux garçons.
   Ce qui se passe à la fin c'est que le monde intérieur envahit et viole leur sanctuaire d'intimité.
   The Doom Generation parle d'un amour trop pur pour être de ce monde, d'une pureté perdue."

   Gregg Araki, un réalisateur "gay" provoquant et nihiliste,..