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Ken Park. Réal: Larry
Clark, USA, 2002. 96
min.
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Visalia, une ville paumée de Californie, Ken
park, un jeune adolescent se dirige tranquillement
vers la piste de skate de la ville. Une fois arrivé,
il s'asseoit en plein milieu du parc, il sort sa
caméra de son sac, la pose pour qu'elle le
filme, puis prend un flingue. Il regarde autour
de lui. Rien. Personne ne réagit. Il sourit,
pose l'arme contre sa tempe et appuie. Pannnnnng.

Ken Park faisait partie d'une
bande de potes, tous adaptes de skateboard. Le film
va suivre la vie de ces trois garçons et
de cette fille dans leurs familles respectives. Chacun d'eux va vivre une aventure liée
au sexe
qui va changer sa vie. Shawn sort avec une fille
de son age mais
il entretient parallélement une relation
avec la mère de cette dernière. Pour
cette quadragénére encore attirante,
il s'agit avant tout de combler sa libido.
Claude
vit avec une mère qui essaie de le comprendre
et un père alcoolique adepte de la musculation qui lui méne la
vie dure, il trouve notamment que son fils fait
trop efféminé et voit d'un très
mauvais oeil la passion de son rejeton pour le skateboard. Peaches,
elle, doit supporter un père qui n'a pas
réussi à surmonter la mort de sa femme
et qui , depuis, vit sa foi d'une façon assez
particulière. Enfin, Tate a
bien du mal à supporter ses grands parents
chez qui il habite. Il leur reproche de ne pas respecter
son intimité et d'être trop envahissant.
Quatre amis, quatre aventures dans des familles
dysfonctionnelles. Larry clark frappe fort avec ce
film. Lors de sa diffusion au festival de Venice,
le film a provoqué un scandale. On lui reproche
ses scénes pornographiques. C'est vrai que
Larry Clark n'y va pas par quatre chemin: il n'hésite
pas à montrer des scénes de sexe plus
explicites les unes des autres avec des acteurs
qui ont l'air d'avoir 16 ans (Larry Clark affirme
que tous avaient plus de 18 ans lors du tournage).
On voit ainsi Shawn pratiquer un cunnilingus
à la mère de sa petite amie pendant
plusieurs minutes.
Celà pourrait être
choquant si il n'y avait pas le talent de Larry
Clark et si cette scéne n'était pas
nécessaire au film. En effet, avec cette
scéne, on comprend clairement que ce qui
intéresse la mère dans cette relation
avec un garçon si jeune c'est uniquement
le sexe (la femme dirige complétement le
sopérations et demandera à Shawn de
comparer ses performances sexuelles avec celles
de sa fille, comme pour se rassurer).
Les autres scénes de sexe s'expliquent peut être moins mais
la façon de filmer de Clark les rend "belles".
On est loin de la vulgarité d'un film porno.
La lumière est belle, la photo est parfaite,
les acteurs sont sublimes. Un film, ce n'est pas
seulement une histoire, c'est aussi des images. Tiffany Limos, l'actrice qui joue
Peaches, dit que le film " est au delà
du x, il est au delà de tout ce qu'on a jamais
vu". C'est peut être exagéré
mais c'est assez proche de la réalité.
Pour
en terminer avec ce coté cru qu'on pourrait
reprocher à Ken Park, rappelons que Larry
Clark n'a pas voulu faire une fiction mais un film
explicite et réalistique, d'où sont
refus d'enlever la moindre scéne du film
malgré le scandale.
Le film dénonce l'hypocrisie
de notre société décadente
pleine de frustrations où les jeunes doivent
survivre face à des adultes loin de tous
reproches. Le père de Claude qui lui reproche
de faire trop efféminé, lui demandera
plus tard dans le film, sous l'emprise de l'alcool,
de lui pratiquer une caresse bucale. Son homophobie
affichée au début du film vole en
éclat sous l'effet de l'alcool pour révéler
sa vraie nature. Les reproches qu'il faisait à
son fils, c'était un moyen pour lui de se
rassurer, de s'empêcher à accepter
sa propre homosexualité. il ne faisiat que
transposer son probléme sur son fils.

Peaches devra elle aussi subir
les "avances" de son père qui forcera
la jeune fille à se "marier" avec
lui pour remplacer sa mère. Là encore,
l'adolescent est victime du monde adulte qui lui
est étranger.
Le cadre familiale constitue une
véritable prison pour ces ados qui ne rêvent
que d'une chose: fuir. C'est ce qu'ils feront à
la fin. Dans une scéne qui tombe un peu comme
un cheveux dans la soupe: Peaches, Claude et Shawn
se retrouvent, on ne sait trop comment, dans un
appartement, ils font l'amour, ils fument, ils sont
heureux, loin des obsessions de leurs parents, loin
du cadre institutionnel.
Mais tous n'ont pas cette chance:
tate finit par tuer ses grands parents. Il reconnaitra
avoir eu une érection en voyant le corps
inanimé de sa grand mère. Tate c'était
l'ado qui a du mal à s'ouvrir à l'extérieur,
qui vit assez reclu. Son agressivité du fait
de cette incapacité à se lier à
d'autres personnes se tournera contre les seules
personne sproche sde lui: son grand père
qui triche aux cartes et sa grand mère qui
voyant son petit fils sur le point de la tuer, lui
dira juste "je t'aime". Tate symbolise
le mec qui fait pa sparler de lui, assez invisible
et qui un jour fait la une des médias après
avoir tué. Le sexe tient une place ici aussi:
tate n'a jamais ue de petite amie, il se masturbe
en regardant les images d'un match de tennis féminim.
 Dans la toute dernière
scéne du film, on retrouve Ken park. On apprend
que sa petite amie était enceinte et que
c'est pour ça qu'il s'est suicidé.
Larry Clark clot ainsi son étude de la sexualité
des adolescents, de ses frustrations (tate), de
sa relation avec le monde adultes (peaches, shawn
et Claude) et de ses conséquences (fille
enceinte)
Mais avant tout ce film est BEAU.
Coproduit par les usa, la hollande et la france,
cette oeuvre aurait dû être le 1er film
de Larry Clark mais pour diverses raisons, ce n'est
que récemment qu'il a pu le filmer. Celà
vallait la peine d'attendre. Le montage est vraiment
bien fait: on commence par quelques photos et chaque
protagoniste présente l'un des autres. Tout
semble normal puis petit à petit, on découvre
que rien n'est aussi simple qu'il n'y parait jusqu'à
l'explosion qui se produit à peu prét
au même moment pour chaque histoire: le père
de Peaches qui découvre sa fille en train
de baiser et qui tabasse le garçon, le père
de Claude qui veut une gatterie, tate qui tue ses
grand parents...et puis tout se recalme, une fois
que les adolescents se retrouvent seuls, entre eux,
loin des adultes, comme pour dire aux mondes adultes
de ne pas s'immiscer dasn la découverte du
sexe par les ado.

On ne peut évoquer
ce film sans parler des acteurs: pour la plupart
novices, leur talent est éclatant. Difficile
d'imaginer que Larry Clark les a trouvé sur
une piste de skate et qu'ils n'étaient jamais
passés devant une caméra auparavant.
Malheureusmenet devant le tolé que ce film
provoque partout où il passe (en Australie,
on a même assisté à des descentes
de polices dans les endroits le diffusant suite
à son interdiction), il est fort à
parier qu'on ne reverra jamais ces acteurs. Dommage.
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